« Vous êtes la lumière du monde… »
Voilà enfin la conclusion de notre parabole de la salle de bain. Il y aurait tant d’autres enseignements à tirer, tant d’autres thèmes à aborder et d’images à développer… Mais gardons-les en réserve pour la suite ! Après tout, une douche se lave et se relave ; les enseignements que nous pouvons tirer de notre vie quotidienne viennent en leur temps par l’action du Saint-Esprit. Chaque chose en son temps, comme on dit !
A présent, je désire mettre en parallèle la marche chrétienne à un dernier phénomène qui se produit quand on nettoie à la perfection sa salle de bain : la réflexion.
Alors non, je ne pense pas à tout ce qu’on peut penser pendant qu’on fait le ménage (quoique cette parabole en soit l’exemple même !). Non, ce qui m’intéresse particulièrement ici est lié à la question suivante : que se passe-t-il quand vous invitez un ami chez vous (ou de la famille) pendant quelques jours, et qu’ils sont donc amenés à utiliser votre salle de bain ? Eh bien, si celle-ci est cradingue de chez cradingue, que le miroir ne reflète plus rien, que l’ampoule est cassée, que la douche est bouchée, que les joints jaunissent, que la poussière a fait son nid dans tous les coins… j’imagine facilement qu’ils n’auront pas la même réaction que si tout était au contraire nettoyé avec soin, propre, aéré…
Je ne sais pas ce que vous en pensez, mais il me semble que la salle de bain reflète son propriétaire. Bien évidemment, on ne voit pas tout d’un simple regard ; mais globalement on sait si vous êtes quelqu’un de soigneux (j’irais presque dire quelqu’un d’hygiénique) à l’état de votre salle de bain. C’est d’autant plus avéré si vous racontez à votre entourage que vous prenez soin de vous, de votre appartement ou maison… alors que c’est le contraire !
Qu’en est-il de notre témoignage ?
On dit souvent que des paroles sans actions sont vaines. A votre avis, que retiendra votre ami : vos belles paroles ou votre salle de bain délabrée ? Dès lors qu’il verra la saleté, croyez-moi, il sera rapidement désenchanté ! C’est le même phénomène qui s’opère pour notre témoignage. Il ne sert à rien de proclamer partout notre foi et notre rencontre avec Jésus lorsque notre comportement ne le prouve pas. C’est d’autant pire lorsque notre attitude le contredit ! Dans ce cas-là, comme nous le dit la Bible, c’est un royaume divisé, et un royaume divisé ne tient pas debout (Marc 3,24).
Est-ce qu’on imagine Jésus proclamant le pardon et la grâce divins, mais ne pardonnant pas lui-même ? L’imagine-t-on prêchant l’amour, et se détournant des pauvres et des orphelins ? L’imagine-t-on encore inviter Pierre à marcher sur l’eau alors que lui-même est en train de se noyer ?
Non, non et encore non ! Pourquoi ? Parce qu’il y a contradiction ! Une croyance sans espérance n’a pas d’impact, ni pour son porteur, ni pour ceux qui l’entourent !
Jésus-Christ nous a montré l’exemple en vivant sa foi. Ses actes reflétaient ses convictions, et en bâtissant sa maison sur la Parole, en mettant toutes ses espérances en Dieu, il a construit sa foi sur le roc ! Il croyait parce qu’il avait foi. Et plus il avait foi, plus il vivait la Parole de Dieu, plus il croyait… Aujourd’hui nous voudrions croire sans avoir foi ! Une croyance avec des compromis. Mais c’est contradictoire, ça ne peut pas fonctionner !
Nous avons tous foi lors de notre conversion. Mais qu’en est-il ensuite ? Nous continuons de croire, mais nous n’avons plus foi. Nous continuons de croire que Dieu existe, que Jésus nous a sauvés, mais nous ne nous attendons plus à lui ! Où est notre espérance ? Il n’est pas marqué dans la Bible : « tu auras foi à ta conversion, puis tu continueras à croire en te souvenant de ta conversion »…. Il est écrit que Dieu renouvelle ses bienfaits chaque matin (Lamentations 3,21-23), et que nous devons nous laisser transformer par le renouvellement de l’intelligence (Romains 12,2) ! Or, sur quoi se base notre intelligence, si ce n’est sur la conviction d’appartenir à Dieu, si ce n’est sur notre foi ? Et notre foi s’appuie se fonde dans l’espérance des bienfaits de Dieu envers nous. Ainsi notre foi ne doit-elle pas se laisser renouveler chaque matin avec les bienfaits de Dieu ?
L’amour de Jésus ne s’inscrit pas temporellement. Il ne nait pas puis meurt au moment de notre conversion… Il commence bien avant la création, et sa lumière ne s’éteindra jamais. C’est un amour qui poursuit ceux qui s’y sont attachés. Jésus brûle toujours d’un amour aussi ardent pour chacun d’entre nous ; comment pouvons-nous nous satisfaire de compromis ? Prions pour que Dieu nous révèle chaque matin sa grandeur !
A travers cette conclusion, j’aimerais nous encourager (moi le premier !) à être dans ce monde des témoignages véritables de l’amour de Jésus. Les Pharisiens étaient sans doute partis de la même espérance que nous, pourtant ils ont fini par s’occuper du paraître au lieu de se préoccuper de l’être. Or Jésus nous met en garde : ce n’est pas dire « Seigneur, Seigneur ! » qui fera la différence d’avec ceux qui n’auront pas fait fructifier l’amour de Dieu ; mais c’est la relation personnelle, intime que nous aurons eu avec Jésus. Prenons conscience que Jésus désire faire grandir son amour en nous, et qu’à travers la lumière puissante de cet amour, nous serons la lumière du monde (Matthieu 5,14). Mais encore faut-il laisser grandir La Lumière en nous ! Ne minimisons pas l’action de Dieu dans nos vies, ne nous contentons pas d’une foi minimaliste… Il est temps de laisser pleinement Dieu agir en nous !
by Seb